Dès le début du développement du bassin, la cité de Guérande avait repoussé ses paludiers hors de son enceinte dans les villages de Saillé, Clis et  Queniquen, mais n’oubliait pas d’en tirer des profits colossaux. Au 9ème siécle, le terme Varrande était bien connu des scandinaves, deux siècles plus tard on retrouve Garrande. C’est le sel qui a fait la fortune de la ville bien avant sa fortification.

Jusqu’au 17ème siècle, le commerce et le transport du sel étaient assurés par les Bretons qui empruntaient mer et rivières pour assurer sa distribution en permettant aux seigneurs locaux de percevoir une coutume sur le trafic des bateaux. Il sera plus international au 17ème  avec une forte présence des hollandais, puis des suédois au 18ème siècle.

A la fin du 18ème les Guérandais se plaignent de concurrence déloyale due à des taxes, ou de celle de produits russes et ibériques, malgré une qualité reconnue (on retrouve des garanties de non mélange avec du sel de Noirmoutier) les exportations déclinent.

Le 19ème sera marqué par les conséquences désastreuses de la politique européenne de Napoléon. Le sel de Guérande subira les taxes remplaçant la gabelle, le blocus continental, et une loi de 1840 qui réduit les droits d’importation et ouvre les marchés de l’ouest aux sels de mine.